Faute inexcusable

Nous avions relaté ici le procès de Château Vernous, Médoc Cru Bourgeois propriété de Pierre-Jean Larraqué, au Tribunal des Affaires Sanitaires et Sociales (TASS) de Bordeaux le 29 janvier dernier qui l’opposait à Sylvie Berger, une de ses salariés agricoles. Cette dernière le poursuivait pour “faute inexcusable”, un motif pour lequel les victoires des salariés sont très rares. Sylvie Berger – défendue par Me Hermine Baron, du cabinet parisien Teissonnière-Topaloff – a gagné et a obtenu le 26 mars la condamnation de son employeur (voir article France3). C’est une très grande victoire qui va faire date dans le bordelais et peut-être amener les exploitants-employeurs à prendre davantage de précautions avant de mettre en contact leurs salariés avec ces produits qui sont de véritables poisons. On peut rêver et imaginer que cela provoquera même des prises de conscience allant jusqu’à l’arrêt de ces pesticides et herbicides cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, et déclencheurs de maladies neurodégénératives.

Pour l’instant, cela n’a amené le clan des vins de Bordeaux qu’à se serrer les coudes pour éviter d’ébruiter l’affaire. Château Vernous a fait appel de la décision début avril.

Stéphanie Thomas (France Culture) et Sylvie Berger

Pour mieux comprendre les enjeux de cette “Faute inexcusable” qui est un cauchemar pour la plupart des employeurs, Stéphanie Thomas, reporter à France Culture, a comparé trois cas dans des domaines professionnels différents dont celui de Sylvie Berger dans un numéro de l’émission “les Pieds sur Terre”. Sylvie Berger y raconte, en toute modestie, le combat qu’elle mène depuis des années, sur le plan de sa santé et sur le plan juridique. Un témoignage émouvant.

Stéphanie Thomas, Sylvie et Daniel Berger