Notre association, constituée après l’affaire de Villeneuve de Blaye (voir détails ici), milite depuis sa création pour l’arrêt des pesticides de synthèse. En attendant cette interdiction, elle demande une réelle protection des écoles, des établissements sensibles, et plus généralement des populations contre les dangers de ces pesticides.

Nous avons, avec 10 autres organisations, demandé plusieurs fois à la préfecture de Gironde de revoir son arrêté de 2016 dont les mesures nous semblent insuffisantes (voir ici). Nous avons même été reçus en avril 2018 sans qu’il y ait la moindre suite.

Notre principale revendication — celle que nous avons soutenue lors de la consultation sur les projets de décret et d’arrêté de septembre dernier — est d’interdire les produits les plus dangereux sur une large zone (200 m) autour des établissements sensibles (160 en Gironde) et de n’y autoriser que les produits agréés en bio. Cette consultation a été une véritable entourloupe et personne ne sait ce que sont devenues les 53 000 contributions dont aucune synthèse n’a été faite. L’arrêté publié n’a pas bougé d’un pouce et affirme vouloir protéger les riverains en instaurant des ZNT de 5 à 10m pouvant être réduites dans certaines conditions.

C’est encore cette question de la nature des produits utilisés que nous avons voulu mettre à l’ordre du jour de la négociation sur la charte départementale (sans avancée significative jusque là). Si l’abandon des produits cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques semble être à l’ordre du jour pour quelques caves (Rauzan, Tutiac) c’est loin d’être un phénomène général et les perturbateurs endocriniens tout comme les fongicides SDHi sont encore largement utilisés.

Pendant ce temps les enfants, les adolescents, les femmes enceintes, les riverains en général respirent ces produits qui inquiètent tout le monde, y compris la plupart des agriculteurs. La FNSEA s’est lancée dans une campagne de dénonciation d’un supposé “agribashing” pensant faire taire ainsi les critiques du modèle agricole qu’elle soutient. Elle a même obtenu pour ce faire le soutien du ministre de l’intérieur et la mise en place d’une cellule DEMETER qui assimile les militants antipesticides à des délinquants (voir ici).

Voilà pourquoi nous avons voulu donner la parole aux riverains, à tous ceux qui subissent les pulvérisations ou leurs conséquences, la plupart du temps en silence dans une région où règne une certaine omerta. Mais nous avons aussi voulu donner la parole aux viticulteurs — ceux qui utilisent les pesticides de synthèse ou ceux qui ne les utilisent pas — pour qu’ils fassent part de leurs difficultés. Enfin nous avons convié des responsables politiques puisque l’initiative du maire de Langouet en mai dernier, a suscité un mouvement d’ampleur qui a posé sur la place publique la question des mesures à prendre pour protéger la santé publique. Nous avons ainsi choisi de les réunir en cette période d’élections municipales et nous avons invité toutes les associations avec lesquelles nous travaillons régulièrement à être partenaires de cet événement.