Eau voleurs !

A l’heure où la question du partage de l’eau et de la nécessaire protection de la ressource se pose sur toute la planète, un joyeux cortège sillonne la France de Ste Soline à Paris en passant par Orléans pour rappeler que l’eau est un commun que personne n’a le droit de s’approprier. Une directive cadre européenne “la DCE Eau” (2000/60), transposée dans le droit français depuis 2004, fixe des objectifs précis de préservation et de restauration de l’état des eaux superficielles et qui encadre les usages de la ressource, l’alimentation humaine restant prioritaire. Malgré cela, la situation est très inquiétante : non seulement de nombreuses nappes phréatiques sont à sec, mais celles qui ne le sont pas sont de plus souvent contaminées aux pesticides. Et plus l’eau s’évapore, plus la concentration en pesticides augmente.

Bilan de la qualité des eaux dans la Région

L’Agence régionale de la biodiversité a fait un bilan édifiant de la pollution des eaux : eaux de surface, eaux des nappes, eaux destinées à la consommation humaine.

Un tiers des masses d’eaux souterraines classées en mauvais état chimique (34%) :

  • fortes teneurs en pesticides seuls (38 %),
  • fortes teneurs en nitrates seuls (17 %),
  • les deux (42 %)

Les pesticides que l’on retrouve le plus souvent sont l’atrazine (interdit depuis 2003) mais quantifiée dans plus de la moitié des analyses, le S-métolachlore, le métazachlore et leurs dérivés (métabolites) respectifs, enfin des fongicides (tébuconazole, flutriafol, …) ou insecticides (naphtaléne, dieldrine, …) parfois retrouvés dans des concentrations dépassant les limites de qualité.

Remarque à propos de l’atrazine, polluant éternel

Si l’on retrouve tant de fois l’atrazine c’est que, contrairement à d’autres molécules qui se dégradent en différents métabolites dans le milieu naturel, cette molécule ne se dégrade pas. Ce ne serait pas trop grave si la molécule en question n’était pas une dangereuse substance pertubatrice endocrinienne. Des années après son interdiction, elle continue de faire des ravages comme l’a montré l’étude PELAGIE menée par l’INSERM en Bretagne