Ecomytho

Après des années de lobbying acharné, au niveau européen comme au niveau national, Phyteis, le lobby officiel des fabricants de pesticides a gagné ! Il a réussi  grâce à son entremetteur auprès du gouvernement – la FNSEA – à faire casser le thermomètre qui mesure la consommation de pesticides en France.

Il faut dire que ce thermomètre, même imparfait, était déroutant : il persistait à indiquer que nous avions la fièvre. C’est à dire que la consommation de pesticides ne baissait pas. Et cela depuis l’invention du premier plan Ecophyto en 2008.

Celui-ci prévoyait pourtant de réduire de 50% l’usage des pesticides en dix ans (d’ici 2018 donc, courbe jaune ci-dessous). On s’est ravisé en haut lieu que ce n’était pas vraiment réaliste ; il faut dire qu’il n’y a aucune obligation de diminution, juste une incitation. On a donc repoussé à 2025 l’échéance (courbe verte ci-dessous). Mais le thermomètre est têtu et les derniers résultats montrent que la courbe réelle (en rouge) n’est pas encore passée dessous le niveau de 2008 (la base 100 du graphique). Plus d’un milliard d’euros ont été dépensés et rien n’a bougé !

Les ventes de pesticides étaient calculées en NODU, nombre de doses unités, un indicateur qui tient relativement compte de la dangerosité des produits, en tous cas de ceux qui sont déclarés sur l’étiquette. Voir nos explications ici 

Annoncer qu’on va suspendre l’objectif de réduction des pesticides pourrait passer pour une farce. Mais les victimes de ces produits sont trop nombreuses pour avoir envie d’en rire et ce genre de démarche apparait comme un immense mépris de leur sort (et d’abord de celui des agriculteurs).

Il y a une autre façon de jouer avec la réalité (sport favori de nos dirigeants) c’est de casser le thermomètre . On vous explique comment dans la video ci-dessous, réalisée par l’initiative européenne “Sauvez les abeilles et les agriculteurs“, avec le soutien de nos amis de Générations Futures.

AInsi, le mode de calcul de ce HRI1 est rétroactif et consiste à défalquer de la consommation des années passées les quantités de pesticides retirés du marché car désormais considérés comme trop dangereux. En augmentant ainsi de façon rétroactive le HRI1 des années précédentes on obtient une baisse tout à fait artificielle. A cela s’ajoute une autre fourberie sur les facteurs de risque attribués au produits. Et le tour est joué !

Elle est pas belle la vie ?