Parempuyre : le bon sens pourrait l’emporter

Ce mercredi 16 janvier, paraît dans le journal Sud-Ouest un article qui fera date dans le département : “Le château Clément-Pichon veut passer au bio”. Après des semaines de débat public (voir notre page presse-collège de Parempuyre) ce revirement est une très bonne nouvelle.

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Nos associations ont commenté cette décision auprès de différents médias. Voici notre appréciation de la situation :

  1. Nous saluons la décision annoncée par Jean-Claude Fayat au journal Sud-Ouest d’une conversion en bio de sa propriété. C’est en effet la seule « bonne solution » au problème qui était posé. C’est, comme il le dit lui-même, « une sortie par le haut ». Nous espérons que ce n’est pas seulement une stratégie de communication, comme nous l’avons vu récemment avec les déclarations successives de M. Tesseron (Château Lafon-Rochet) dont nos associations ont démonté les mensonges en faisant analyser plusieurs de ses millésimes (voir notre article).
  2. Cette décision est aussi un signal fort, donné par un grand château, à l’ensemble du département. La conversion en bio est la seule issue raisonnable aux problèmes environnementaux inextricables que pose l’agriculture conventionnelle, basée sur un usage massif de pesticides de synthèse. Depuis l’affaire de Villeneuve de Blaye en 2014, il n’y a eu pratiquement aucune avancée législative sur ce dossier, pourtant essentiel, de la protection sanitaire des populations les plus fragiles contre les produits phytosanitaires.
  3. La qualification HVE3 annoncée comme imminente par J.C. Fayat ne nous rassure en revanche pas du tout. Celle-ci n’exclut pas l’utilisation de produits CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) ou PE (perturbateurs endocriniens). Et nous en avons la preuve car nous avons fait analyser le millésime 2016 de Château Clément-Pichon (les résultats complets seront présentés publiquement vendredi 18 janvier à Parempuyre) : il contient des substances de synthèse dangereuses* dont la pulvérisation est incompatible avec la santé d’adolescents en période pubertaire à proximité. Ces produits sont toutefois autorisés, y compris en agriculture raisonnée !
  4. Le département doit donc obtenir un engagement ferme sur cette décision avant de construire le collège à cet endroit. Une conversion en bio peut s’étaler sur 5 ans, il ne faut donc pas se payer de mots. Pour notre part, nous pensons que seule une certification en AB garantira cet engagement. Nous proposerons, en outre, qu’une charte de « bon voisinage » soit établie entre l’établissement et l’exploitant car même converti en bio, il y a des précautions d’usage à respecter.

*entre autres du Folpel – un anti-fongique CMR probable – et du Boscalid, un anti-botrytique SDHi (voir notre page SDHi). Sur la fiche technique de chacun de ces deux produits il est inscrit qu’ils nécessitent un délai de 48h avant de rentrer dans les rangs où ils ont été épandus.